Cet article marque la rencontre de
deux univers complémentaires : l’automobile et l’horlogerie. Ils sont tous
les deux fascinants tant sur le plan mécanique qu’esthétique. Ils ont aussi en
commun l’amour que leur porte de nombreux passionné(e)s. Je souhaite proposer
ce type de contenu depuis longtemps sur J’aime Les Montres
et je suis très heureux d’avoir pu lancer ce projet. J’aspire à produire des articles
similaires dans le futur.
Un grand merci à toutes les personnes
impliquées dans ce projet au sein de Hublot et Ferrari, au circuit Jean-Pierre
Beltoise de Trappes qui propose les formations Conduire Juste
et à JMS, expert en Ferrari et en photo numérique,
pour la réalisation du test de la Ferrari California ainsi que les photos
illustrant cet article.
Amicalement,
Jonathan
L’alliance de
deux stars
Dans le passé, Ferrari avait collaboré avec des
manufactures horlogères telles que Cartier, Girard-Perregaux ou encore Panerai.
Depuis novembre 2011, Hublot et Ferrari sont devenues partenaires pour la réalisation
de produits horlogers. Les premières montres issues de cette collaboration ont
été présentées lors du salon Baselworld 2012. L’Hublot Big Bang Ferrari Magic Gold a frappé les esprits en
utilisant un alliage d’or et de céramique. C’était aussi la première fois que
le modèle Big Bang utilisait le calibre Unico de la manufacture Hublot.
Pour ce premier essai « horlogico-automobile »,
c’est donc avec une montre Hublot Big
Bang Cappuccino Gold au poignet que nous avons conduit la Ferrari California.
Une montre emblématique
et confortable
La Big Bang est la colonne vertébrale de Hublot. Le
modèle économique de la marque repose principalement sur le succès des
déclinaisons de cette montre qui est, sans conteste, un modèle emblématique des
années 2000.
C’est le confort de la Big Bang qui est le plus
surprenant après une journée au poignet. Le diamètre de 44mm se fait oublier,
même sur un poignet fin. Ses cornes très courtes permettent de
positionner parfaitement la montre sur le poignet. Le bracelet en caoutchouc,
quant à lui, offre un contact très doux avec la peau.
Porter la Big Bang une journée entière permet de se
rendre compte à quelle point son style est cohérent, moderne et équilibré.
C’est un plaisir incessant que de l’admirer.
Vous reprendrez
bien un petit Cappuccino?
La réputation de Hublot est fondée sur le concept de la
fusion des matériaux et des couleurs. Cette version n’échappe pas à cette règle
et combine l’or rose avec les couleurs d’un café cappuccino. Les inscriptions
dorées du cadran complètent élégamment l’ensemble.
Le cadran est aéré et parfaitement organisé. Cela permet
à ce chronographe pourvu d’une date d’offrir un grand confort de lecture. Les index
très lumineux se jouent des environnements sombres en toutes circonstances.
Cette combinaison cappuccino/or rose est très élégante
et correspond parfaitement au style contemporain de la Big Bang.
Un boîtier
homogène
L’or rose du boîtier est brossé. Cette finition permet
d’atténuer le côté clinquant de l’or tout en restant subtil. Au poignet, le
poids du boîtier
permet à la Big Bang d’avoir une forte présence sans que cela soit
inconfortable.
L’utilisation de pièces en résines composites sur ses
flancs ainsi que sur les côtés de la lunette est étonnante. Esthétiquement,
elles apportent une grande cohérence au boîtier mais leur aspect « plastique »
peut surprendre sur une montre dont le prix atteint 28 300€.
Cela illustre bien la dichotomie des sentiments face à
une Big Bang : soit on l’aime passionnément, soit on la déteste.
Un mouvement
reconnu
Le calibre est visible via le fond transparent du
boitier. Ses finitions sont sobres et soignées (platine perlée par exemple). Le
rotor évidé est un détail agréable qui renforce le caractère sportif et moderne
de cette montre.
Les boutons poussoirs offrent une belle prise en main. Le
chronographe est dur à déclencher, enclenchement à came oblige, et cela
contribue au caractère viril de la Big Bang.
Cette Hublot Big Bang est motorisée par un mouvement
automatique, le calibre HUB4100. Derrière cette appellation se cache une
version Hublot du chronographe 7750. Il a la réputation d’être un
excellent « tracteur », fiable et performant. Il n’a cependant pas la
noblesse d’un chronographe roue à colonnes de manufacture.
Si Apple faisait
une montre mécanique, ce serait une Big Bang
Choisir une Big bang c’est un peu comme acheter un produit
Apple. On sait que son prix est bien supérieur à la somme de ses composants
mais une fois que l’on possède cet objet, la magie opère. Le style moderne et
sportif, la très belle réalisation et une présence sublime au poignet font vite
oublier le fait que la Big Bang ne contient « qu’un » 7750.
Cette montre s’adresse à un public diffèrent : plus
jeune, moins focalisé sur le prestige du mouvement et plus intéressé par
l’excellence de l’exécution. Les puristes lui reprocheront son mouvement banal
bien que très efficace face à des concurrentes disposant de chronographe roue à
colonnes telles que la Rolex Daytona ou l'Omega Planet Ocean en version full or.
L’Audemars Piguet Royal Oak Offshore est la véritable concurrente
de la Big Bang. Sur le plan esthétique, le choix revient à la préférence de
l’acheteur. Sur le plan du mouvement, le calibre modulaire 3126/3840 d’Audemars
Piguet est certes bien fini, mais le prix élevé des montres Royal
Oak Offshore dans lequel il se retrouve est également sujet à critique. Dans le
futur, l’introduction du calibre Unico dans l’ensemble de la collection Hublot
Big Bang pourrait mettre encore plus à mal la concurrence.
Pour
notre part, le charme de cette Hublot Big Bang Cappuccino Gold nous a envouté.
Il est maintenant temps de passer au test de la voiture qui arbore un cheval cabré.
Ferrari California, le cabriolet
mythique des sixties
La Ferrari California du XXIème porte le nom mythique
du modèle 250 GT des sixties dont certains exemplaires dépassent la barre de 5
millions de $ aux enchères. Ce modèle était disponible en deux versions
(empattement de 2,6 m ou 2,4 m). Il était équipé du célèbre 12 cylindres de
2 953 cm3 procurant de 240 à 300 cv (en préparation compétition).
Le modèle
de tourisme était donné pour 252 km/h, une performance impressionnante pour
l’époque. Il faut dire que le poids ne dépassait pas 1 100 kg et que
l’équipement était léger. Son habitacle s’inspirait de la course : un
grand volant cerclé bois, un haut levier de vitesse qui appelait le double
débrayage, et on roulait avec le long des plages, ou bien même aux 24 heures du
Mans.
(photo : Ferrari.com) |
Les
cabriolets Ferrari à moteur avant sont souvent mythiques, car il y en a eu
assez peu. On se souvient de la 275 GTS, de la 330 GTS et des 365 GTS du milieu
et de la fin des années 1960, mais ensuite les années 1970 et 1980 ont vu le
triomphe de l’architecture à moteur central pour les voitures découvrables,
avec les Dino puis la dynastie des 308, 328, 348… Le moteur 8 cylindres y gagnait
ses titres de noblesse mais il avait apporté le titre mondial de F1 à la marque
dès 1964.
2008 : le
retour de la California
Le lancement d’une nouvelle California au Salon de
Paris en 2008 a frappé non seulement parce que le nouveau modèle reprenait des
traits stylistiques de l’avant de la 250, mais aussi parce que la ligne
latérale et arrière était moderne et audacieuse, le museau
« néo-rétro » s’intégrant parfaitement dans le style d’ensemble. La
nouvelle California reprenait le fougueux V8 de la F430 dans une caisse assez
compacte (empattement 2,67 m et longueur de 4,56 m) offrant néanmoins un
habitacle 2 + 2 (les places arrière étant plutôt réservées aux poids plumes) et
surtout un toit rigide repliable. C’était le premier coupé cabriolet de la
marque.
La version 2012 « California 30 » a gagné de la puissance
avec 490 cv et elle est donnée pour 312 km/h en pointe. Certes, on dit que
cette Ferrari est « l’entrée de gamme », mais quelle gamme puisque
tous les modèles dépassent le 300 km/h et que les prix de base des Ferrari
s’échelonnent entre 180 000€ (la California) et 270 000€ (la F12) hors
options !
Or les
options de personnalisation sont nombreuses et très attractives : roues de 20 pouces, comme notre exemplaire
d’essai, couleur des étriers de freins, fibres de carbone pour le diffuseur et
le carénage moteur, caméra de marche arrière, pilotage
magnétique de la suspension, choix de la sellerie et du type de sièges avec des
modèles à réglages électriques, système HiFi, inserts en fibre de carbone.
Une
critique cependant, des équipements de sécurité comme les rétroviseurs
électrochimiques anti-éblouissement devraient être de série et on s’étonne de
ne pas trouver de miroir de courtoisie éclairant en finition de base. Se passer
de l’option caméra de recul est périlleux car la visibilité à l’arrière n’est
pas le fort de la California.
Prise en mains
On trouve tout de suite sa position de conduite idéale
dans la California. Mais si l’on est de grand gabarit et que l’on aime conduire
« seventies », c'est-à-dire les bras assez tendus, le passager
arrière gauche n’aura plus guère de place.
Il est à noter d’ailleurs que l’on
peut faire remplacer ces deux sièges arrières par une plage à bagages
supplémentaire, ce qui n’est pas du luxe pour un couple en vacances, car le
coffre est très petit (il faut garder de la place pour replier le toit).
Ferrari vend des bagages calculés pour se loger exactement dans ce coffre, mais
deux sacs de golf n’y entreront pas.
Sur route
L’ergonomie du tableau de bord s’apprend très vite. Malgré une légitime appréhension quand on se lance dans la circulation de la
banlieue parisienne sous le crachin, on est surpris par la convivialité de la
California. La boîte de vitesses robotisée à 7 rapports et double
débrayage, placée à l’arrière – système inauguré sur la mythique 275 GTB de
1964, assurant une répartition équilibrée des masses, avec moteur central avant
et boîte de vitesse à hauteur des roues arrières – est d’une douceur étonnante
dans les ralentissements (ce n’est que dans les bouchons arrêtés que la remise
en route est un peu rugueuse), et en vitesse stabilisée sur autoroute elle
monte, en position confort, en 7ème vitesse pour assurer la
croisière « légale » sans dépasser 2 500 tours minutes, sans
aucun à coup.
Par contre, dès que l’on rétrograde, soit en passant en manuel
avec les palettes en carbone type Formule 1, soit avec une accélération brutale
destinée à doubler, le moteur monte dans les tours instantanément avec un chant
mélodieux. Même aux vitesses autorisées sur route départementale, c’est un
délice de se laisser descendre à 60 km/h puis de libérer un
instant le moteur pour l’entendre rugir, bref plaisir car on est déjà à 90 km/h
en quelques fractions de seconde.
Un
seul petit reproche, à basse vitesse (de 30 à 50 km/h…eh oui il y avait des
villages sur le parcours d’essai) la mécanique émet un ronflement grave moins
harmonieux. Mais globalement la facilité de conduite est totale, au point qu’on
est un peu déçu par une telle convivialité et une telle douceur. On se croirait
dans une berline allemande de mêmes dimensions, que ce soit pour la boîte auto,
l’antipatinage, la direction assistée, la suspension en mode confort.
Tout
conducteur peut aller en promenade avec la California. On prendra juste garde
aux clignotants, qui demandent une franche rotation du volant pour revenir en
position neutre automatiquement. Par contre, pour avoir conduit sous une pluie
battante, nous avons apprécié l’efficacité du chauffage et des essuies glaces
et phares automatiques !
Sur piste
L’agilité
est formidable sur les petites routes, avec peu de prise de roulis en virage et
une vivacité de tous les instants et on s’amusera vraiment à être toujours à la
vitesse maximale autorisée sur une RD ou une RN, mais cela peut s'avérer vraiment frustrant.
Heureusement le circuit Jean-Pierre Beltoise de Trappes
nous a permis de débrider un peu l’auto. Elle a un tempérament de feu en
passant la manettino en mode sport. Les vitesses passent plus vite, les freins
carbone céramique ont un pouvoir décélérant exceptionnel, et malgré la pluie on
monte vite dans les tours à des vitesses qui ne sont autorisées que sur
piste.
Evidemment, la concentration doit être de tous les instants, mais la
California n’est pas traitresse, elle prévient d’une amorce de dérive sur le
mouillé et enchaîne la chicane avec détermination. Pour le plaisir, elle a même
ouvert son toit sous la pluie : l’air protège le conducteur en formant un
tunnel aérodynamique qui éloigne les gouttes d’eau de ses cheveux…et des sièges
en cuir, mais il faudra vite refermer le toit en retournant au parking. Ce
plaisir se paie quand même. À la pompe, il faut compter plus de 20 litres aux
cent quand on s’amuse sur circuit.
Quelle
concurrence ?
Entrée de gamme Ferrari, ce n’est pas bas de gamme. Les
décapotables à moteur avant allant à plus de 300 km/h et affichant la puissance
qu’avait un proto du Mans du début des années 70 se comptent sur les doigts de
la main : Aston Martin Vantage V8 ou DB9 V12, Chevrolet Corvette, Mercedes
SLS AMG Roadster. On est là sur des niches très exclusives où le rapport
qualité prix ne s’apprécie pas comme sur une voiture de grande série.
Très docile au quotidien (sauf pour faire ses courses de
la semaine au supermarché) la California n’aura aucun mal à faire des grands
parcours sur route et se dévergondera si on rencontre un circuit accueillant
sur le chemin. Son toit escamotable évite les inconvénients des capotes en
toile et sa finition tout cuir est de haute qualité. Les quelques petites
irrégularités dans les coutures rappellent que c’est « fait main » et
pas construit par un robot, même si elle est bourrée d’électronique moderne
inspirée de la compétition!
Aimez-vous?
2 commentaires:
Superbe article !
... Immatriculée en Italie; n'aurais tu donc pas gardé ni la montre ou la voiture en souvenir?
Magnifique! superbe idée d'associer ces 2 jouets qui nous font fantasmer nous, les messieurs.
j'espère lire de nombreux nouveaux tests pour cette nouvelle année 2013.
Pourquoi pas un essai d'une Aston Martin V12 vantage et d'une AMVOX de chez Jager LeCoultre?
Jean B
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